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Depuis plusieurs années, TE38 s’engage auprès de l’association Énergies Sans Frontières. Cette dernière œuvre afin d’apporter l’eau et l’électricité aux plus démunis. L’acheminement de l’électricité étant au cœur des missions de TE38, c’est ainsi que le syndicat apporte un soutien financier, pour le projet de construction d’une microcentrale hydroélectrique à hauteur de 24 000€ sur la commune d’Ambodimampay à Madagascar.  Cette dernière compte 2 243 habitants et, à l’heure actuelle, ne dispose pas de l’électricité. Or les besoins sont de plus en plus croissants. C’est pourquoi, l’association Energies Sans Frontières (ESF) a été sollicitée par Le Président du comité de développement de la commune d’Ambatoharanana afin d’étudier la possibilité d’une installation électrique.

Un projet sur mesure

Afin de pouvoir répondre aux besoins des usagers, ESF a réalisé deux études. En effet, d’un point de vue technique, il était nécessaire de savoir quel type de construction réaliser. Pour cela, la commune dispose d’un atout naturel, la rivière Riakaza dont le débit est suffisant pour alimenter une microcentrale hydroélectrique.

La seconde étude concernait les besoins et attentes des usagers. Habitants, commerçants, lieux publics ont été interrogés sur leurs besoins, les appareils (appareils de cuisine et de conservation d’aliments, télévision, téléphone portable, tablette, etc.) dont ils disposent et leurs usages sur le court et long terme.

Les conclusions de cette étude socio-économique ont permis de conforter que le projet de microcentrale hydroélectrique était adapté aux besoins présents et à venir. Une fois ces étapes préliminaires réalisées, le dossier monté, le projet a été présenté à l’ADER (Agence Développement de l’Électrification Rurale). Cette dernière a autorité pour les projets liés à l’énergie et a donné son accord pour le début des travaux.

Afin de pouvoir réaliser ces travaux, l’association doit trouver des fonds financiers et des fournitures. Pour ce dernier point, la crise sanitaire a compliqué les choses, entre l’inflation et la pénurie, il a fallu redoubler d’efforts pour trouver le nécessaire. D’autres contraintes peuvent également ralentir la réalisation du chantier, comme le transport à Madagascar, l’état des routes, les conditions météo. Mais les équipes se démènent pour trouver des solutions à tout cela et faire en sorte que cette centrale soit fonctionnelle au plus vite.

Énergies Sans Frontières a été créée en 1988 et compte environ 160 adhérents. Elle est organisée en antennes locales, bien souvent correspondantes aux départements : Antenne Drôme-Ardèche, Antenne Rhône, Nord Isère, Antenne Sud-Isère, Antenne des deux Savoie. Il y a un animateur dans chaque antenne.

Les projets portés par les bénévoles traitent tous les domaines d’action d’Énergies Sans Frontières et les pays d’interventions ont été ces dernières années, plus particulièrement le Burkina Faso, le Sénégal, Madagascar, le Cambodge, la Mauritanie, le Cameroun, le Vietnam, le Laos, la Tanzanie, le Burundi… Des bénévoles Rhône-alpins ont également participé aux interventions d’urgence lors des dernières catastrophes naturelles (Haïti….) et organisent l’envoi en Ukraine de matériels de première urgence et d’accès à l’électricité.

Ils participent et organisent également de nombreux événements en France.

Pour en savoir plus sur Énergies Sans Frontières, cliquez ICI

Un travail collectif

Un premier déplacement a eu lieu en janvier 2023 et a duré cinq semaines. Ils étaient six à y participer, quatre adhérents de l’association et deux techniciens au titre de la Fondation EDF. Cette mission avait pour objectif la construction du barrage et de la prise d’eau. Après de multiples péripéties de transports (route en très mauvais état, pannes des véhicules à répétition) et deux jours de trajet plus tard, tout le monde arrive finalement au village où les villageois leur réserve un accueil mémorable. Leur engouement se confirmera plus tard avec leur implication quotidienne sur le chantier.

Après vérification du matériel, une marche attend l’équipe afin de rejoindre le campement situé à proximité de la rivière.

La 1ʳᵉ étape du chantier consiste à nettoyer les lieux et prendre les mesures. Des travaux pour dévier la rivière ont été réalisés en amont, il faut aussi colmater les éventuelles fuites. Il est désormais possible de réaliser le ferraillage, le coffrage pour couler le béton. Le chantier avance bien malgré la pluie. Néanmoins, une tempête tropicale va interrompre le chantier durant deux jours et cause des dommages. Avec le courant et les débris charriés, le site est de nouveau à nettoyer et il faut redresser les fers à béton tordus.

Après 4 tonnes de béton, des centaines de mètres de fer à béton, l’ouvrage est prêt. Plus qu’une étape, celle de la mise en eau qui fut une réussite. Il est temps de démonter le campement et de rentrer.

La seconde mission est en cours. Deux personnes sont parties au 1er novembre pour cinq semaines. Leur objectif est de poursuivre le chantier de la chambre de mise en charge (le bac d’eau après le barrage qui permet de faire rentrer l’eau dans la conduite qui alimente la turbine) et la construction du bâtiment qui accueillera la turbine.

En France, la recherche de fournitures et matériaux se poursuit avec pour mission l’arrivée fin 2024 de la turbine sur place.

TE38 est heureux de pouvoir contribuer à sa hauteur à la réalisation de tels projets, essentiels au développement des pays les plus démunis. Alors que le droit d’accès à l’énergie est garanti en France, 675 millions de personnes vivent encore sans électricité et 2,3 milliards de personnes dépendent de combustibles nocifs pour cuisiner en 2021.

Le développement de l’accès à l’énergie par l’électrification au moyen de solutions renouvelables décentralisées permet de promouvoir un avenir énergétique plus équitable et plus propre.